Qui n'a jamais souffert de ballonnements ou de troubles du transit ? Personne, il faut bien l'avouer. S'il en est ainsi c'est parce que l'équilibre de notre microbiote fluctue en permanence. Microbiote ? Kesako ? On vous dit tout ce qu'on sait !
Microbiote et balbutiements scientifiques
Depuis plusieurs années, la population qu'abrite notre intestin intéresse au plus haut point la science. Celle qu'on appelait il y a peu flore intestinale est devenue le microbiote, un véritable écosystème remplissant des fonctions dignes de celles d'un organe à part entière. Les recherches vont bon train et on découvre continuellement de nouvelles interactions avec les grands systèmes de notre organisme et notamment le système nerveux, le système hormonal et le système immunitaire.
Qu'est-ce que cela signifie au juste ? Que l'équilibre de notre intestin régit notre santé et notre bien-être. Rien de moins. Ce qui rejoint finalement le fameux précepte de Bouddha « l'homme heureux va bien de l'intestin » !
La grande nouveauté c'est que l'heure n'est plus à la dissociation microbiote/intestin. Les scientifiques admettent aujourd'hui que les deux parties vivent en symbiose, dans une parfaite harmonie, vivante et dynamique. Cette associativité pourrait être comparée au lichen qui est l'alliance intelligente d'une algue et d'un champignon. Ces découvertes ouvrent des voies thérapeutiques très prometteuses, mais attention à ne pas conclure trop vite...
Les chercheurs vont vite en besogne !
Gare aux pseudo-études qui attestent les bienfaits de souches bactériennes spécifiques, tantôt pour maigrir, pour moins manger, pour être de bonne humeur pour soigner telle ou telle maladie... On assiste à une explosion de pseudo solutions qui visent directement notre microbiote. La grande complexité de cet organe doit être abordée avec un regard holistique, c'est évident. Voici par exemple deux idées reçues à son sujet :
« Une cure d'antibiotiques a détruit ma flore intestinale ! »
Faux. Détruire le microbiote est quasiment impossible. Même si les antibiotiques diminuent la quantité de bactéries bénéfiques et notamment la flore dite dominante, il en reste toujours une très grande quantité. Il faut davantage raisonner en termes de déséquilibre entre la flore dominante et celle sous-dominante. Cette dernière est aussi importante pour notre santé mais doit toujours être tempérée et contrôlée par la première. Si celle-ci est affaiblie, la seconde prolifère anormalement et peut causer des désordres de toutes sortes comme des ballonnements, des diarrhées, des selles odorantes, de la fatigue ou des troubles cutanés d'ordre fongiques. Dans ce cas, il est intéressant de proposer à notre flore dominante de bonnes conditions pour se développer et reprendre le contrôle, par exemple par l'apport de ferments lactiques mais surtout en consommant des légumes riches en fibres, qui sont nourricières pour ces bactéries.
« Je refais ma flore intestinale avec des ferments lactiques ! »
Faux ! On le voit dans les compléments alimentaires où c'est la course aux milliards de ferments ce qui est vanté haut et fort sur les packagings. Pourtant même 10 milliards d'apports extérieurs pèsent bien peu par rapport aux 100 000 milliards qui constituent notre microbiote.
Alors pourquoi prendre des ferments lactiques est-il tout de même intéressant ? Parce qu'ils agissent un peu comme le ferait une dose homéopathique, en réveillant et en stimulant la population de bonnes bactéries.
Comment soigner son microbiote ?
Evitez les principaux agresseurs :
· Les antibiotiques, qui doivent être réservés pour les cas d'urgence. Si vous souffrez d'un trouble chronique, tournez-vous vers un thérapeute en médecine naturelle pour traiter la cause et éviter d'y recourir systématiquement.
· L'alcool agresse le microbiote.
· Les sucres, y compris le lactose qui en est un, nourrissent la flore sous dominante et perturbent l'équilibre.
· Les aliments en désaccord avec notre sensibilité individuelle qui provoquent ce qu'on appelle des allergies retardées, souvent le gluten et les laitages.
Nourrissez vos bonnes bactéries :
· Par l'apport de fibres alimentaires (légumes racines notamment) et d'aliment lacto-fermentés.
· Par des cures de ferments lactiques 1 à 2 fois dans l'année.
· Par des aromates et épices équilibrants : thym, sarriette, curcuma, origan...
· Par des plantes amies du microbiote : lapacho, spiruline (pour sa richesse en chlorophylle aux vertus assainissantes), inuline de chicorée...